L’indicateur utilisé par le PNUD pour appréhender la pauvreté est l’Indicateur Pauvreté Humaine (IPH). Celui-ci est centré sur trois aspects essentiels de la vie humaine déjà envisagés dans le cadre de l’Indicateur de Développement Humain (IDH) : longévité, instruction et conditions de vie décentes. Ces aspects sont envisagés sous l’angle des manques et permettent de calculer deux IPH.
L’IPH1 est calculé sur la base des trois indicateurs P1, P2 et P3 (exprimés en pourcentage), en déterminant leur moyenne cubique.
- P1 traduit les insuffisances en termes de longévité ; il est représenté par le pourcentage de personnes risquant de décéder avant l’âge de 40 ans ;
- P2 est le pourcentage d’analphabétisme ;
- Le sous-indicateur composite P3 traduit le manque de conditions de vie décentes au niveau économique, il s’obtient en calculant la moyenne arithmétique de trois variables : P31, P32, P33 (PNUD, 1997) : le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau potable (P31), celui des personnes privées d’accès aux services de santé (P32), et celui des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition (P33).
L’IPH1 est calculé sur la base des trois indicateurs P1, P2 et P3 (exprimés en pourcentage), en déterminant leur moyenne cubique.
- P1 traduit les insuffisances en termes de longévité ; il est représenté par le pourcentage de personnes risquant de décéder avant l’âge de 40 ans ;
- P2 est le pourcentage d’analphabétisme ;
- Le sous-indicateur composite P3 traduit le manque de conditions de vie décentes au niveau économique, il s’obtient en calculant la moyenne arithmétique de trois variables : P31, P32, P33 (PNUD, 1997) : le pourcentage d’individus privés d’accès à l’eau potable (P31), celui des personnes privées d’accès aux services de santé (P32), et celui des enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition (P33).
L’IPH2 est calculé sur la base des quatre indicateurs P1, P2, P3 et P4 (exprimés en pourcentage), en déterminant leur moyenne cubique.
- P1 traduit le pourcentage de décès avant 60 ans ;
- P2 est le pourcentage d’illettrisme ;
- P3 représente le manque de conditions de vie décentes, estimé par le pourcentage de personnes vivant en-dessous de la demi médiane de revenu disponible des ménages : si M est niveau de revenus tel qu’une moitié de la population a un revenu supérieur à M et l’autre moitié un revenu inférieur à M, alors P3 est le pourcentage de personnes ayant un revenu inférieur à M/2 ;
- P4 est le pourcentage de personnes en chômage de longue durée, c’est-à-dire membre de la population active et sans emploi depuis au moins 12 mois.
- P1 traduit le pourcentage de décès avant 60 ans ;
- P2 est le pourcentage d’illettrisme ;
- P3 représente le manque de conditions de vie décentes, estimé par le pourcentage de personnes vivant en-dessous de la demi médiane de revenu disponible des ménages : si M est niveau de revenus tel qu’une moitié de la population a un revenu supérieur à M et l’autre moitié un revenu inférieur à M, alors P3 est le pourcentage de personnes ayant un revenu inférieur à M/2 ;
- P4 est le pourcentage de personnes en chômage de longue durée, c’est-à-dire membre de la population active et sans emploi depuis au moins 12 mois.
Contrairement à l’IDH dans lequel les conditions de vie sont mesurées par le PIB réel par habitant, l’IPH n’intègre pas la dimension « monétaire » de la pauvreté. Ce choix se justifie par le fait que : « Le PNB pris en compte dans l’IDH est en fait un amalgame des moyens publics et privés, les services publics étant financés à partir du revenu national dans son ensemble. Le revenu privé ne saurait rendre compte correctement des ressources économiques dont un individu peut profiter, lesquelles comprennent des services publics essentiels (tels que les infrastructures médicales et l’approvisionnement en eau potable) ». Puisque les individus peuvent également bénéficier des services publics, un indicateur reposant uniquement sur le revenu privé aurait pour conséquence la surestimation de la pauvreté. Cependant, l’attitude du PNUD, consistant à ne comptabiliser que les « services publics », peut présenter des limites analogues ou symétriques (soit une sous-estimation de la pauvreté).
Un autre problème posé par la mesure de la pauvreté monétaire est que l’application à tous les pays d’un seuil de pauvreté identique peut gravement induire en erreur, parce que la conception du « nécessaire » varie d’une société à l’autre. Le PNUD invoque l’argument selon lequel il est difficile d’établir un seuil de pauvreté satisfaisant sur le plan international, et renvoie ainsi au débat qui oppose les partisans de la pauvreté absolue et ceux de la pauvreté relative. Il aurait toutefois été possible de calculer, pour chaque pays, des taux spécifiques pour la « pauvreté monétaire ». L’adoption d’un seuil national tel que 40 ou 50 % du revenu médian, comme c’est actuellement le cas pour la majorité des pays développés, aurait pu être relativement satisfaisante. Le PNUD semble néanmoins déterminé à ne pas faire entrer cette variable dans son indicateur en évoquant les difficultés à déterminer les spécificités et à estimer les seuils de pauvreté respectifs pour chacun des pays. Les seuils officiels nationaux ne peuvent atteindre cet objectif, car ils subissent des influences d’un autre ordre, notamment politique, et ne peuvent servir dans le cadre de comparaisons internationales.
Selon la Banque Mondiale
La Banque Mondiale quant à elle, passe en revue une série d’indicateurs ou « pistes de réflexion » possibles pour évaluer les divers domaines concernés par la pauvreté (la santé et l’éducation, la vulnérabilité, le manque de parole et le manque de pouvoir). En ce qui concerne la santé, l’indicateur retenu est quasiment le même que celui du PNUD. Elle opte en effet pour le taux de mortalité infantile, et celui des moins de 5 ans. Dans le domaine éducatif, les indicateurs adoptés sont soit le taux d’inscription brut, soit, lorsque les données sont disponibles, le taux d’inscription net.
Parmi les nouveautés[1], il y a la vulnérabilité, dont la Banque mondiale précise qu’un indicateur ne saurait l’évaluer dans sa dimension dynamique (les taux de fréquence d’entrée et de sortie de la pauvreté). Face à cela, elle préconise de mener des études à partir des données fournies par les enquêtes de consommation ou les recensements (tout en admettant que ces informations sont souvent insuffisantes). « Comme ce concept est dynamique, il ne peut être mesuré en observant les ménages une fois seulement. Il existe maintenant un consensus croissant sur le fait qu’il n’est ni possible ni souhaitable d’appréhender la vulnérabilité par un seul indicateur». La Banque mondiale n’évoque toutefois pas les indicateurs susceptibles de constituer une approche plus satisfaisante. Pour cette institution, la « vulnérabilité » ne semble donc pas être mesurable à proprement parler. En ce qui concerne le manque de parole et le manque de pouvoir, elle admet d’emblée qu’ils sont difficiles à quantifier.
Ces remarques relatives aux divers champs envisagés par la Banque mondiale pour évaluer la pauvreté peuvent laisser penser que sa démarche est aussi « ouverte » que celle du PNUD. Cependant, en y regardant de plus près, il s’avère qu’elle est sensiblement différente. En effet, elle n’élabore pas d’indicateur comme l’IPH et ne cherche pas à le faire, plutôt, il se concentre sur l’indigence dans ses différents aspects, et en particulier, sur le cas des pauvres au niveau du revenu. La Banque mondiale commence par cerner les populations pauvres en se basant sur un critère de revenu (ou de consommation). Puis, elle cherche à voir comment les divers domaines se combinent, se renforcent ou s’exacerbent pour accroître ou diminuer l’état d’indigence de cette catégorie sociale.
Pour déterminer la catégorie des revenus pauvres, elle fixe deux seuils de pauvreté :
- Le seuil inférieur retenu pour évaluer la pauvreté « absolue » est mieux connu sous le nom de ‘‘seuil de un dollar US par jour’’. Il est ensuite traduit en un seuil « national » (c’est-à-dire en monnaie locale) par le biais d’une formule de parité du pouvoir d’achat ;
- Le seuil supérieur, connu sous le nom de «seuil de deux dollars US par jour », égal au double du seuil précédent.
Le choix de l’un ou de l’autre dépend du niveau de développement. S’agissant des pays à revenu intermédiaire, comme l’Amérique latine ou certains pays d’Asie, le second seuil est considéré comme étant un meilleur indicateur de la pauvreté réelle des populations. Le premier seuil est, quant à lui, adapté aux pays les moins avancés, dont l’Afrique subsaharienne.
Une fois le seuil de pauvreté fixé, la Banque Mondiale utilise d’autres indicateurs qui lui permettent de faire une analyse plus fine, tel l’incidence de la pauvreté, qui représente la proportion de personnes se situant sous le seuil de pauvreté. Toutefois, l’indicateur « par tête » ne donne aucune information sur les différences de revenus au sein de la population pauvre. Face à cela, la distance des personnes par rapport au seuil de pauvreté (poverty gap), vise à déterminer la « profondeur » de la pauvreté. Il rend ainsi compte du niveau de revenu dont disposent les pauvres, et le compare avec le seuil de pauvreté fixé. Enfin, le degré d’inégalité des revenus au sein de la population pauvre (squared poverty gap). La répartition du revenu parmi les pauvres peut en effet constituer une information utile pour comprendre leurs convergences ou divergences d’intérêt.
[1] Rapport sur le développement dans le monde : combattre la pauvreté (2000).
Source: Premier chapitre de ma Thèse de doctorat
1 commentaire:
le squared poverty gap ne mesure t-il pas la gravité de la pauvreté?
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