samedi 4 octobre 2008

L'analyse du bien-être appliquée au secteur de l'électricité au Cameroun

Les principaux critères d'analyse sont: le critère de Pareto et du critère de compensation (VARIAN, 1995).

Selon le critère de Pareto, on dit qu’une allocation X’ domine au sens de Pareto une allocation X, si tout le monde préfère X’ à X. Dans ce cas, on peut affirmer sans contestation que X’ est ‘‘meilleure’’ que X et que tout projet permettant de passer de X à X’ doit être entrepris. Cependant, les projets unanimement préférés sont rares ; en général, certains individus préfèrent X à X’ et d’autres X’ à X, ce qui pose le problème du choix d’un projet socialement optimal.

Illustrons cette situation en considérant que la privatisation est un projet devant être entrepris (passage de l’état X à l’état X’). Le cas de la SONEL laissait penser que certains préféraient que l’entreprise soit privatisée afin d’améliorer son efficacité, et d’autres pas (ceux qui accordaient la priorité à l’optimum social). Ceci montre en effet que le choix opéré n’était pas susceptible d’améliorer la situation de tous les consommateurs. Selon ce critère, un projet permettant de passer de l’état X à l’état X’ est efficace au sens de Pareto s’il n’est pas possible d’accroître le niveau de satisfaction d’un individu sans réduire celui d’un autre.

Le critère de compensation propose le test suivant : l’état X’ est potentiellement préféré à l’état X au sens de Pareto s’il existe un moyen de ré-allouer l’état X’ de sorte que tout le monde préfère cet état à l’état initial X. Autrement dit, l’état X’ est potentiellement préféré à l’état X au sens de Pareto s’il existe un nouvel état X’’, tel que la somme des gains des individus dans ce nouvel état soit supérieure à la somme des gains de tous les individus dans l’état X’ ; c’est à dire que l’état X’’ est une ré-allocation de l’état X telle que l’état X’’ soit préféré à l’état X pour tous les individus. Le critère de compensation requiert donc que l’état X’’ soit une amélioration potentielle de l’état X au sens de Pareto.

Pour illustrer cette situation dans le cas de la SONEL, supposons qu’un individu soit ‘‘gagnant’’ lorsqu’il préfère la privatisation de l’entreprise (passage de l’état X à l’état X’), et ‘‘perdant’’ dans le cas contraire (préférence pour l’état X). La décision de privatiser est meilleure selon ce critère, si les gagnants peuvent dédommager les perdants ; c’est à dire si les gains tirés par les uns compensent les pertes subies par les autres. Si c’est le cas, le changement sera acceptable pour tout le monde.

Les théorèmes du bien-être et leurs implications

Le premier théorème stipule que tous les équilibres de marché sont efficaces au sens de Pareto. Autrement dit, une allocation d’équilibre réalisée grâce à un ensemble de marchés concurrentiels est nécessairement efficace au sens de Pareto.

Deux hypothèses sont à la base du premier théorème : l’absence d’externalités de consommation et le comportement concurrentiel des agents. D’après ce théorème, si chaque agent s’efforce de maximiser son utilité personnelle, un marché engendrera une allocation qui réalise l’efficacité au sens de Pareto.

En situation de monopole comme à l’AES-SONEL, la première hypothèse est vérifiée dans la mesure où tout consommateur ne se préoccupe que de sa propre consommation, mais la deuxième l’est partiellement. En effet, chaque individu veut maximiser son utilité personnelle en utilisant l’électricité de façon optimale et au moindre coût, mais le prix du marché contraint chacun à limiter sa demande. On peut donc constater que les marchés concurrentiels constituent un système particulier qui présente l’avantage de réaliser une allocation efficace au sens de Pareto.

Le second théorème stipule qu’il existe toujours un ensemble de prix tel que toute allocation efficace au sens de Pareto soit un équilibre de marché pour les dotations initiales adéquates, à condition que les préférences des agents soient convexes.

Ce théorème montre que les prix jouent deux rôles dans un de marché : un rôle distributif et un rôle allocatif. Le rôle distributif consiste à déterminer quelles quantités des différents biens les agents peuvent acheter. Le rôle allocatif des prix consiste à indiquer la rareté relative des biens. Ce rôle a été mis en évidence après la privatisation de la SONEL : la hausse des prix de l’électricité était un indicateur de rareté devant permettre une gestion rationnelle de l’énergie par les consommateurs.

Mon Mémoire de DEA
TrustAfrica

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