mardi 19 août 2014

L'inflation masquée au Cameroun

L’INFLATION MASQUEE AU CAMEROUN
UNE ETUDE REALISEE SUR UN ECHANTILLON DE PRODUITS DE GRANDE CONSOMMATION

L’inflation désigne une augmentation durable, générale, et auto-entretenue des prix des biens et des services. Elle correspond à la perte du pouvoir d'achat de la monnaie, qui se traduit ainsi par une augmentation générale et durable des prix. L’inflation a aussi une explication non monétaire, et on distingue dans ce cas :
  •  L’inflation par la demande, dans laquelle l’augmentation des prix est la conséquence d’une croissance très rapide de la demande ;
  • L’inflation par l'offre, qui peut se présenter sous deux formes : l'inflation due à la hausse des coûts de production, souvent liée à l'augmentation des salaires, mais parfois au coût des matières premières ; et l'inflation par les profits, provoquée par la recherche d'un maximum de profit de la part des détenteurs du capital.
La recherche du profit par les grands industriels, surtout de l’agro alimentaire rend l’augmentation des prix très difficile, malgré la hausse des prix de certaines matières premières, notamment le lait, la viande et les céréales. Trois raisons principales peuvent justifier cela : (i) les consommateurs sont très sensibles au prix et toute augmentation pourrait fortement réduire leur consommation ; (ii) les produits proposés sont à demande très élastique, du fait qu’ils ont plusieurs substituts sur le marché et toute augmentation du prix conduirait les consommateurs à se tourner vers les produits de la concurrence, aptes à satisfaire le même besoin ; (iii) la perte des parts de marchés.

Afin de maintenir les prix constants, certains industriels ont recours à une série d'astuces pour dissimuler aux clients la hausse des prix de certains articles. Ainsi, au lieu d’augmenter les prix, les fabricants jouent sur le poids des articles en ajustant le contenu des paquets et en maintenant les prix intacts. Lorsque les prix ne bougent pas avec le temps alors que le poids des articles diminuent sans que la différence soit réellement perceptible par le consommateur, l’impact direct sera d’alourdir la facture de ce dernier : cette pratique correspond à ce que l’on appelle inflation masquée.

Dans l’industrie moderne, le poids serait ainsi le moyen idéal d’augmenter les prix sans que le consommateur s’en aperçoive. Posons-nous à cet effet, quelques questions à titre d’illustration : quel est le poids réel d’un papier toilette de marque « Sita » fabriqué par l’entreprise Sitracel ? On se souvient juste qu’il est devenu beaucoup plus léger, mais quel était son poids il y a deux ans, trois ans ou cinq ans ? Savons-nous que le poids homologué du pain bâtard est de 200g et que celui que nous achetons tous les matins chez notre boutiquier du coin pèse beaucoup moins ? Est-ce que l’on se souvient qu’il était auparavant mentionné sur le pot de yaourt « Camlait » la contenance (12,5cl – soit 125g), plutôt que le poids qui figure actuellement et dont l’un des produits de la gamme pèse 110g ? Combien de buchettes d’allumettes du fabricant UNALOR une ménagère doit-elle claquer aujourd’hui pour allumer son réchaud ?. Se souvient on comment étaient ces allumettes il y a cinq ans ? On se rappelle juste qu’il fallait en claquer une seule pour mettre du feu à son réchaud. Combien d’ampoules rondes de 60W, 75W ou 100W achetons-nous chaque mois pour l’éclairage de la même pièce de la maison ? On a certainement tous constaté qu’elles sont beaucoup moins résistantes que celles disponibles sur le marché il y a trois ou quatre ans, mais leur prix n’a pas changé.

Au même moment, les prix du papier toilette et du pain n’ont pas aussi bougé, soit 250FCFA (0,38€) et 125FCFA (0,19€) respectivement. Le prix du yaourt a quant à lui diminué et est vendu à 225FCFA (0,34€). Bien que ce dernier ait été baptisé « Brassé nature », cette diminution du prix est elle proportionnelle à la perte de poids subie par ce yaourt ?

Afin de masquer la hausse des prix tout en cherchant à répondre à la baisse du pouvoir d’achat, de nombreux industriels de l’agro alimentaire commercialisent de plus en plus des articles sous des formats différents, des plus petits aux plus grands. C’est le cas des boissons sucrées, de l’eau minérale, des produits laitiers, de la confiserie, et bien d’autres. Cependant, le consommateur paye t-il vraiment le juste prix lors de l’achat des produits conditionnés sous de petits formats, ou alors paye t-il plus cher ?

L’objectif principal de l’étude est d’évaluer la hausse de la facture du consommateur consécutive à l’achat des produits de grande consommation. De manière spécifique, il s’agira d’évaluer :
  • La hausse du prix consécutive à la réduction du poids des produits ;
  • La hausse de la facture du consommateur relative à l’achat de produits sous de petits formats.
Vidéo ayant inspiré la réalisation de l'étude au Cameroun

mercredi 13 août 2014

Mécanismes innovants de financement des projets d’énergies renouvelables en Afrique du Nord

Les mix énergétiques des pays d’Afrique intègrent de plus en plus les contributions des énergies renouvelables, qui augmentent significativement, compte tenu de la maturité et des progrès technologiques enregistrés ces dernières années. Néanmoins, le développement des énergies renouvelables requiert la mise en œuvre de cadres institutionnel, réglementaire et incitatif cohérents et fait appel à des financements importants dus aux surcoûts liés à l’investissement en capital initial requis pour les technologies concernées (notamment l’éolien, le solaire thermique et photovoltaïque). La subvention de l’électricité conventionnelle et l’ampleur des investissements traduirait des coûts de revient de l’électricité renouvelable élevés pour l’économie et les consommateurs.

Source: UNECA - septembre 2012.